ALBANIE, OCTOBRE 2021
« Ici, je suis respectée comme un homme ». C’est par ces mots que Duné achève d’expliquer ce que veut dire être Burnesha.
Dans le nord de l’Albanie, une tradition persiste. Dans les familles sans fils, une femme peut, en faisant voeu de virginité, devenir homme. En changeant de genre, elle échappe aux mariages arrangés, accède à l’héritage de son père, normalement réservé aux seuls garçons, peut rester vivre dans sa maison, et prendre les armes pour venger le sang versé lors des vendettas.
Le Kanun, Code de lois rassemblées par Lekë Dukagjini au 15ème siècle, régit en effet aujourd’hui encore une part de la vie albanaise : le mariage, l’héritage, l’honneur personnel. Ainsi, la « reprise du sang », forme ancestrale de vendetta, sévit encore dans le nord de l’Albanie, forçant des centaines de famille à vivre cloîtrées de peur des assassinats. La tradition des Burneshas témoigne elle aussi d’une survivance des règles du Kanun. Cependant, les profils, les histoires de ces femmes hors norme qui ont décidé de devenir hommes attestent de l’évolution de la société albanaise.
Leave a reply